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Bulletin N°21 – Novembre 2020
Année bien
particulière, nous sommes de nouveau confinés ! Pas de réunions ni de sorties
possibles. Espérons que 2021 nous soit plus clément et qu’il permette une
certaine reprise d’activités.
1 – GAHRA
● Le conseil d’administration
s’est réuni de façon virtuelle le 2 novembre
2020.
● La séance « cailloux » du 17 octobre avait été annulée ainsi que
●
La visite du chantier de fouilles sur la zone d’activités Artenay/Poupry programmée le
mercredi 18 novembre. C’est bien dommage mais les contraintes sanitaires prévalent.
●
Robert
Plessis a fait don au GAHRA de sa collection archéologique. Celle-ci
a été entreposée, ainsi que les collections Rabier et Guiset, à l’ancienne gendarmerie.
●
Le fascicule sur
la conférence de Roland Irribarria, « du
nouveau sur le début du Néolithique régional », a été réalisé et sera en
vente, lors de notre prochaine rencontre, au prix de 3 €.
●
Les cotisations
2021 seront inchangées : 17 € en individuel, 25 € pour un couple. Le supplément RAL devrait disparaître sauf pour
ceux qui souhaitent une version papier.
2
– PROJETS
● Assemblée générale
Celle-ci
était prévue le 7 février 2021. Le climat actuel nous conduit à la repousser au
samedi 5 juin
2021 à 14 heures 30. Elle sera jumelée
avec
la séance «
cailloux » de printemps, qui suivra à 15 heures, au cours de laquelle Michel Lerude nous parlera « des monnaies gauloises dans notre région ».
Espérons échapper à un nouveau report !!
●
Séance « cailloux »
La séance «
cailloux » d’automne est programmée pour le samedi 9 octobre. Son thème est à
l’étude.
● Local GAHRA
Les
contacts avec la collectivité nous permettent d’espérer l’attribution d’un
local dans le premier semestre 2021. Il serait situé au sous-sol des locaux
techniques de l’ancienne gendarmerie. Ses dimensions et son aménagement
devraient en faire un site pérenne et agréable.
3
– FAL
La FAL est
en pleine mutation et les contraintes sanitaires ne favorisent pas les réunions
de travail. Les adhérents des associations devraient se voir attribuer un
numéro qui permettra l’accès à certains services dont la RAL numérique.
Celle-ci deviendrait gratuite ! Seule la RAL «
papier » serait payante. A suivre.
Le
difficile problème d’une « présidence tournante », avec l’engagement de chaque
association adhérente, soulève des difficultés non résolues.
4
– Petite histoire locale
S’il n’est
pas possible de se réunir, de travailler ensemble, de visiter, l’étude des
archives nous sauve de la monotonie et permet d’ « exhumer » un tas d’anecdotes
savoureuses ! Priorité donc à la petite histoire locale et cela grâce à nos
amis du musée. Voici quelques énigmes qui ont ensoleillé notre confinement.
1ère
énigme
Durant
l’été, il n’est pas rare de croiser, à Artenay, des touristes britanniques
faisant étape sur la route qui les conduit aux châteaux de la Loire.
Dans
les années 1950-1960 de nombreux sujets de Sa Majesté, qui faisaient halte dans
notre village, éprouvaient une impression de déjà-vu.
Pourquoi ?
Aussi surprenant
que cela puisse paraître, notre petit village beauceron a en effet inspiré Eric
John Wright, l’auteur britannique d’un petit ouvrage intitulé
« Mon Village »,
édité en 1950 par la librairie Harrap, dans le but, nous dit la préface, « de
familiariser les jeunes Anglais apprenant le français avec la culture
française, en leur racontant quelques épisodes de la vie d’un petit village
français, « Martineaux ».
Or le village
de Martineaux est à l’évidence Artenay, (église, clocher, mairie, monument aux
Morts, hôtel de la Fontaine, grande rue).
Benoît Têtu
recherche actuellement, sur le territoire britannique, l’un de ces ouvrages.
2ème
énigme
En mars
1873, le maréchal des logis François Antoine Lorber, gendarme alsacien à
Artenay, adresse au maire d’Artenay une lettre dans laquelle il fait une
demande pour le moins originale.
Surpris, le
maire Léon Désiré Leluc demande aussitôt l’avis du chef d’escadron, commandant
la gendarmerie du Loiret. Sa réponse ne se fait pas attendre.
Dans un
courrier extrêmement virulent, il dénonce l’attitude du gendarme Lorber et
conseille au maire de ne surtout pas donner une suite favorable à sa demande.
Quelle était cette demande ?
Le gendarme
François Antoine Lorber, quelques années après les terribles combats qui touchèrent
durement Artenay, demande au maire l’autorisation d’ouvrir, avec son épouse,
une école de langue allemande.
Dans sa
réponse du 11 mars 1873, le chef d’escadron indique que ce gendarme se montre
très indiscipliné envers ses chefs et notamment son brigadier, qu’il a même
menacé à plusieurs reprises, qu’il a donné ainsi la mesure de son caractère à
la fois très dissimulé et très violent. Il précise également que s’il n’a pas
réprimé cette insubordination avec une grande sévérité, c’est uniquement en raison
de la « sympathie naturelle que lui inspirait un militaire qui avait perdu sa
patrie ».
L’officier attire l’attention du maire sur le fait que « les gendarmes,
agents de la police judiciaire, ne peuvent exercer ni profession ni commerce »
et que si le gendarme Lorber et son épouse accueillaient des élèves payants
dans cette
école, ce serait
par pure « spéculation pécuniaire ». Enfin il souligne que le gendarme Lorber a
« beaucoup plus de présomption que de savoir » et qu’il aura le plus grand mal
à « guider des élèves dans le déchiffrement d’une langue qu’il estropie tout
autant que la langue française ».
Cette histoire
nous invite à en savoir plus. La liste de recensement de population de l’année
1872, conservée au sein des archives communales, nous apprend ainsi que
François Antoine Lorber est alors âgé de 43 ans. Il est né le 15 février 1829 à
Ebersheim, un petit village du Bas-Rhin. Suite à la défaite de la France et à
l’annexion de l’Alsace par l’empire allemand en 1871, il a opté pour la
nationalité française et a donc dû s’exiler à Artenay avec toute sa famille.
Le traité de
Francfort, signé avec l’Allemagne le 10 mai 1871, permet en effet aux personnes
nées dans les communes annexées de conserver la nationalité française, à
condition de quitter la région avant le 1er octobre 1872. François
Antoine Lorber s’installe donc à la gendarmerie d’Artenay au début de l’année
1872, avec sa femme Marie Schneider, âgée de 37 ans, également originaire du
Bas-Rhin et leurs deux filles âgées de 5 et 9 ans. L’intégration de cette famille,
au fort accent alsacien, n’a pas dû être des plus faciles dans le village, si
peu de temps après l’occupation prussienne !
Devant
l’hostilité de ses collègues et d’une partie de la population, il quittera assez
vite Artenay. On le retrouve, en 1877 à Nottonville où il est toujours
gendarme, puis en 1885 à Chaumont-sur-Tharonne en tant que receveur buraliste.
3ème énigme
A la fin du
mois de juillet 1949, le maire d’Artenay Alfred Vanneau et une délégation du
conseil municipal se rendent à Lille dans un but bien précis et pour le moins
insolite.
Lequel ?
Il s’agit de
ramener un corbillard ! Le 20 juillet 1949, le maire Alfred Vanneau fait part
au conseil municipal des démarches entreprises pour l’achat d’un corbillard. En
effet, le service des pompes funèbres est alors une mission de service public
assurée directement par la commune. Il convient donc, pour la collectivité, de
disposer de tout le matériel nécessaire aux obsèques.
Le coût d’un corbillard neuf apparaît trop important pour
le budget communal
au sortir de
cinq années de guerre. On s’oriente donc vers l’achat d’un corbillard d’occasion.
Plusieurs seraient à vendre à Lille. Il faut aller voir !
Le 1er
août 1949, le maire d’Artenay et une délégation d’élus (MM. Morize, Brossard, Miné,
Leroy et Malon) se rendent à Lille et achètent, pour 50.000 francs, un
corbillard, certes usagé, mais remis en état et les draperies sont presque
neuves. L’affaire est conclue et M.Leroy ramène dès le lendemain le corbillard
à Artenay.
Mais l’histoire
ne s’arrête pas là. Où peut-on l’entreposer ? La construction d’un garage est
décidée et terminée en 1951. A ce jour, personne n’en connaît l’emplacement !
Enfin il
convient de préciser les tarifs d’utilisation : 1500 francs pour un enterrement
de première classe et 750 pour un enterrement de seconde classe.
A noter que 500
francs reviennent au propriétaire du cheval tractant le corbillard et que, pour
une utilisation en dehors du territoire de la commune, il est demandé 30 francs
supplémentaires par kilomètre parcouru.
Encore un
grand merci à Benoît Têtu et à son équipe pour avoir diverti nos journées
d’isolement.
5- INFOS UTILES
Pour tout renseignement et
adhésions s’adresser à : B.Chevolot, 27 Mail Est, 45410 Artenay
02 38 80 44 63
B.C.
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